Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, ainsi que les députés de Trois-Rivières et de Berthier-Maskinongé, Louise Charbonneau et Yves Perron, saluent le choix du gouvernement de miser sur sa capacité d’emprunt pour la relance économique, mais jugent inexplicable, dans un budget de cette ampleur, qu’il n’y ait aucune hausse des transferts en santé et l’abandon complet des aînés.

« Le gouvernement du Québec avait une demande formelle en vue de ce budget : la hausse durable et sans condition des transferts en santé, en soutien au personnel soignant aux prises avec cette nouvelle vague de COVID-19. Elle est complètement ignorée par le gouvernement Trudeau. Nous déplorons aussi le soutien inadéquat aux aînés, les plus touchés et les moins soutenus durant la pandémie, qui méritent une hausse significative de la pension de vieillesse dès 65 ans. Nous allons agir et proposer un amendement au budget afin de réaliser ces deux mesures incontournables si le Québec veut enfin sortir de cette crise sanitaire, qui après tout, est une crise de santé publique », a annoncé M. Blanchet.

Deux omissions inacceptables

Malgré un sommet historique de dépenses, le Bloc Québécois reproche au gouvernement fédéral de rester sourd aux deux principales revendications du Québec. Le parti constate que le déficit de 354 milliards $, pour l’exercice 2020-2021, est inférieur de 28 milliards $ à ce qui était prévu en novembre dernier, soit exactement la marge de manœuvre nécessaire pour effectuer les transferts en santé exigés à l’unanimité par le Québec et les provinces, faisant de cette omission un choix politique. Le parti dénonce aussi qu’Ottawa limite son soutien aux aînés à un paiement unique de 500 $ l’été prochain pour les 75 ans et plus seulement, créant ainsi deux classes d’aînés et faisant de toute hausse de la pension de vieillesse pour les années subséquentes un enjeu électoral.

« Nous avons été clairs pour nos aînés, nous voulons un versement récurrent et les gens de 65 à 75 ans se sentent oubliés encore une fois », déplore la porte-parole adjointe aux aînés, Louise Charbonneau.

Le Bloc s’oppose aussi vigoureusement aux multiples et coûteuses intrusions dans les champs de compétence du Québec, comme les normes pancanadiennes de centres de soins pour les aînés. Des éléments comparables aux demandes du Bloc En revanche, le Bloc Québécois souligne qu’un certain nombre de ses demandes ont été entendues. Le parti accueille favorablement, par exemple, la taxation des géants du Web à 3 % de leurs revenus à condition que davantage de garanties soient offertes à la culture québécoise, mais suggère que la somme soit réservée aux arts et aux médias, le soutien au tourisme et à la culture à hauteur de 1 milliard $, le prolongement des mesures fédérales de soutien aux personnes et entreprises à travers la pandémie. Sous réserve de là où l’argent sera dépensé, le Bloc Québécois accueille favorablement les sommes allouées aux secteurs importants au Québec de l’aérospatiale, de l’électrification des transports, de la forêt et des pharmaceutiques.

Agriculture et pyrrhotite

Des éléments régionaux et relatifs à l’agriculture et l’agroalimentaire. En ce qui concerne la Mauricie, les pressions exercées pour obtenir de nouvelles sommes pour le règlement du dossier de la pyrrhotite semblent avoir porté fruit, mais on reporte l’annonce du montant à l’énoncé économique de l’automne.

« C’est maintenant qu’on en a besoin et les victimes de la pyrrhotite méritent mieux que de devenir une promesse électorale », affirme Yves Perron.

Quant à l’annonce pour le train à grande fréquence, le député rappelle que le montant annoncé pourrait ne pas du tout mener au projet global. Il s’agira d’une troisième élection avec le même engagement jamais réalisé. Systématiquement, dans les derniers accords commerciaux, ce sont les producteurs sous gestion de l’offre et les transformateurs qui écopaient des concessions du gouvernement fédéral en matière d’agriculture et de transformation alimentaire. Avec une somme de 292,5 millions annoncée pour favoriser les investissements privés en transformation et que de vagues promesses pour les compensations prévues à l’ACEUM, on peut se demander franchement si ces sommes compenseront réellement les multiples pertes des dernières années en agriculture.

«Pour les travailleurs étrangers, essentiels aux activités agraires, le gouvernement investit, mais pas au bon endroit. Plutôt que d’investir pour l’amélioration du soutien offert et pour le traitement des dossiers, Ottawa mise sur l’augmentation des inspections. Considérant les délais actuels et la panoplie de mesures casse-tête du fédéral en matière d’accueil des travailleurs étrangers, c’est décevant. » Yves Perron, député de Berthier-Maskinongé.

Assurance emploi maladie et l’aérospatial

Avec des gains comme les prestations d’assurance-emploi maladie qui passent de 15 à 26 semaines et l’aérospatial présent dans le budget, on peut affirmer que le Bloc a une influence déterminante à Ottawa.

« Notre parti proposera des sous-amendements au budget afin d’y inclure nos priorités », conclut Yves Perron, député de Berthier-Maskinongé.

Sources

Julie Boucher, Bureau du député Yves Perron

André Beauchesne, Bureau de la députée Louise Charbonneau

Photos gracieuseté ©

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